Alice Cullen - [TERMINÉE]

« je n'ai pas besoin de toi, je ne t'aime plus de cette façon. » Mes deux mains frappaient avec frénésie, la porte de sa chambre qu'il venait de faire claquer, lui hurlant à toute voix de l'ouvrir, comme si cela allait arriver. Je ne pourrais pas croire ses mots tant qu'il ne me les aurait pas dit, me regardant droit dans les yeux. Ce n'était qu'une provocation de plus, pour se faire du mal, essayer de se briser l'un l'autre. Mes coups sur sa porte devenaient moins violents et moins répétés, j'étais à bout de force. Je savais qu'il ne l'ouvrirait pas et s'acharner ne servait absolument à rien. Il ne serait pas capable de me dire ces mots en face, ce n'était que mensonge. Je laissais mes doigts descendre lentement le long de sa porte, mon front appuyant sur celle-ci. Je donna un dernier coup, sentant une douleur dans ma main, qui était peu comparable à celle de mon cœur à cet instant et mon regard se détourna de sa porte, me dirigeant vers ma chambre.

J'ouvris ma porte avec violence, mon pied la frappant de toute force. Je ne voulais pas y croire, ce n'était pas possible, il ne pouvait pas. Pourtant, avoir entendu ces paroles m'avait blessé, comme je ne l'avais jamais été auparavant. Les larmes avaient envahi mes yeux et ma vision était maintenant légèrement floue. Ma respiration plus rapide, bruyante est saccadée. Au rythme de mes gémissements plaintifs, mes joues se faisaient de plus en plus mouillées, inondée par la tristesse et la peine. Je referma la porte de ma chambre, aussi violemment que ses mots qui m'avaient heurté. Si je ne respirais plus, j'aurais pu croire que mon coeur avait été arraché de sa place, froid, gelé. Il me l'aurait pris à mains nues que le résultat aurait été le même, un espace vide, un trou, dans la poitrine indiquant par sa grandeur et profondeur le taux de peine accumulée ces derniers temps.

Je m'étais mise à hurler à pleins poumons, libérant toute la frustration, le mal et l'ignorance qui me rongeaient depuis que nous n'avions plus le droit d'être ensemble. Le droit ? Et eux, de quel droit se permettaient-ils de nous interdire ceci ? Depuis quand Jacob Black laissait-il quelqu'un lui dire ce qu'il pouvait ou ne pouvait pas faire et dans cette situation, m'aimer ? Je n'étais peut-être pas Renesmée, mais ce que nous avions.. Quelque chose d'unique.. Comment pouvions nous les laisser prendre ça ? À la place nous nous disputions, encore et encore, sans fin. Ses mots raisonnaient encore dans ma tête sans s'arrêter, comme si ne plus être avec lui n'était déjà pas assez éprouvant à supporter, en plus de vivre sous le même toit. Pour la première fois de ma vie, je détestais vivre chez les Black.

Ma tête tournait légèrement et je n'avais aucune idée de ce qui allait arriver maintenant. Au fur et à mesure que la peine s'intensifiait, je sentais une colère monter en moi. J'attrapa la lampe posée sur mon bureau et la lança contre le mur, avec une furie incontrôlable qui déclencha un silence dans la pièce voisine. Le fait de jeter cette lampe me procura un léger soulagement, enchaînant ainsi une tornade qui envoya valser tous les objets se trouvant sur mon bureau. Dans cet état de colère intense je renversa mon bureau, hurlant un vif "menteur". Il était hors de question d'y croire, ça ne pouvait pas s'arrêter là parce que quelqu'un avait décidé ainsi, quelqu'un d'autre que nous. Mon bureau retourné sur le sol, j'avais besoin de me défouler plus que cela. Je jeta à travers ma chambre tout ce qui passa sous ma main, continuant à hurler pour soulager la peine de ce mensonge.

Une boîte tomba de l'étagère suite à l'oreiller que j'avais envoyé dessus et s'ouvrit, éparpillant tout son contenu au sol. Ma surprise fut telle que je lâcha un cri d'effroi et m'agenouilla devant la boite, essayant de ne pas recommencer à pleurer. Je saisis les photos, la gorge serrée et fixa ses visages si joyeux quelques secondes. Dans cette boîte était renfermés la plupart de nos souvenirs et de nos photos. La douleur était telle que je ne pouvais plus continuer à les regarder au bout de la deuxième. Je me leva et commença à les jeter par la fenêtre. Le désir de les couper, déchirer ou tout simplement de les bruler était grand. Comme cette photo de nous que j'avais retrouvé dans la cuisine, déchirée en petits morceaux.

Mon visage était sali par les larmes et je ressemblais à une souillon. Ayant renversé et envoyé à travers la pièce, tout ce qu'il se trouvait dans ma chambre, celle-ci ne ressemblait plus à rien mise à part un bordel monstre. En réalité l'état de ma chambre était la comparaison matérielle de l'état dans lequel il venait de me mettre. J'étais surprise qu'il n'ai pas interrompu mon acharnement à saccager ma chambre. Cette pensée me décrocha un léger rire moqueur, finalement peut-être que ce qu'il m'avait dit était vrai. Je repris mon lancé de photos par la fenêtre avec plus de violence, me demandant pourquoi je ne les détruise pas pour de bon. En réalité, la réponse se tenait au bas de ma porte; Jacob. J'ignora sa présence le mieux possible, continuant mon action. Qu'airait-il put faire de toute façon, maintenant que tout avait été sauvagement saccagé.

« je ne peux plus faire ça » Je ne compris pas ce qu'il voulait dire et je ne voulais pas savoir. J'avais peur de ce que ça voulait dire, il y avait trop de significations possibles. Je posa mes yeux sur lui, lui laissant vue sur mon visage et lui hurla de me laisser tranquille. Je détourna mon regard du sien et repris ce que je faisais. « je ne peux plus me disputer comme ça avec toi » Il ajouta, en marchant dans ma direction. Je le regarda avec furie, ne comprenant pas ce qu'il était en train de faire. Au fond j'avais trop peur de la vérité, de la fin. J'essaya de me convaincre moi-même, en lui annonçant que nous ne nous disputerions plus, sans expliquer que j'avais prise la décision de partir et je lui demanda une fois de plus de me laisser tranquille.

D'un bond digne de celui d'un félin, il se retrouva face à moi et attrapa mes poignets, me forçant à le regarder. Son regard marron plongé dans le mien, il me dit le plus sincèrement possible « je t'aime Claire ». Mes yeux se replissèrent à nouveau et si ses mains n'emprisonnaient pas mes poignets je l'aurais volontairement giflé. Comment osait-il ? Il ne détourna pas son regard et dans un murmure plaintif je le supplia d'arrêter. Je sentais mon coeur battre à une vitesse incroyable et renonça à lutter contre son emprise. Je détourna mon visage, ne pouvant plus soutenir ses yeux me fixant de la sorte. D'une main, il souleva mon menton, me forçant à le regarder et me murmura une fois encore ces mots ...

Spoiler:

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